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X


Ce n’est pas sans peine que j’obtins l’autorisation que je sollicitais. Après plusieurs entrevues avec le défenseur de l’accusé, j’allai trouver le procureur général, qui me délivra enfin le permis de communiquer.

A la Conciergerie, je me fis conduire auprès de Jacques André. Il avait à peine changé ; seuls, ses longs cheveux et sa barbe embroussaillée le vieillissaient quelque peu.

— Merci d’être venu, Monsieur, dit-il, de sa voix brève, saccadée, en me tendant la main. Puis, supposant probablement qu’il me répugnerait de toucher cette main d’assassin, il la laissa retomber, après un geste vague d’excuse.

— C’est Claudie qui m’envoie : elle est bien bas, la malheureuse ! si elle vit même encore, c’est qu’elle est persuadée de votre innocence, et