Page:Verhaeren - Émile Verhaeren, 1883-1896, 1896.djvu/21

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Pieusement


 
La nuit d’hiver élève au ciel son pur calice.

Et je lève mon cœur aussi, mon cœur nocturne,
Seigneur, mon cœur ! vers ton pâle infini vide,
Et néanmoins, je sais que rien n’en pourra l’urne
Combler, et que rien n’est dont ce cœur meurt avide ;
Et je te sais mensonge et mes lèvres te prient
Et mes genoux ; je sais et tes grandes mains closes