Page:Verhaeren - Almanach, 1895.djvu/24

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aux torsades des bois et des rameaux ;
le vent léger, le vent, il brille !
le vent s’ébroue
sur les gazons luisants
où les pommiers, ainsi que des paons blancs,
nacre et soleil, lui font la roue.

Le houx, taciturne et jaloux,
dans les vallons, sur les sablons,
ciselle et pointe de la colère
foliolaire.

Le vent roule en boule, le vent joufflu,
comme un gamin sur les talus ;
le vent donne l’essor
aux papillons pliés en billets d’or ;
le vent s’attarde en des voyages
et joue avec les copeaux blancs
et les ourlets étincelants,
là-haut, des grands nuages.