Page:Verhaeren - Almanach, 1895.djvu/30

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Le vent vous fouette et vous rougit,
les petites madames.

Le curé passe et vous bénit,
les petites madames.

Voici les soirs couleur de lie,
dansez, dansez, les petites madames,
les tristes petites madames,
dansez, dansez, dansez,
dansez votre mélancolie.

Dansez, dansez encore un peu,
déjà la nuit et ses ombres se meuvent
comme des veuves
au long des fleuves,
dansez encor, dansez, les flammes,
pour le bon Dieu
un peu
et rendez-lui votre âme,
votre âme avec toutes ses flammes,
les presqu’éteintes petites madames.