Page:Verhaeren - Deux Drames, 1917.djvu/154

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lettre qu’il tient en main. Son CONFESSEUR le regarde fixement Philippe s’en aperçoit. Après un instant de réflexion il lui tend la lettre.
PHILIPPE II

Voici, mon Père.

À un appel de PHILIPPE II, le DUC DE FÉRIA rentre. Philippe II lui parle à mi-voix.

Duc, allez chercher vous-même la comtesse de Clermont, et amenez-la devant nous.

FRAY BERNARDO (n’ayant prêté d’attention qu’à la lecture)

Il y a en cette aventure au moins deux coupables : Don Juan, qui laissa s’embarquer la Marquise d’Amboise, et la comtesse de Clermont, maîtresse de Don Carlos.

Relisant l’écrit.

Don Juan n’est pas sûr. Rappelez-vous le jour qu’il s’en fut, sans aucun ordre, combattre au loin. Son devoir était de surveiller les côtes et de s’emparer de la marquise. Il y a failli. Arrêtons-le.

PHILIPPE II

Des pirates menaçaient la Corogne. J’ai moi-même enjoint à Don Juan d’y mener mes navires et mes sol-