Page:Verhaeren - La Guirlande des dunes, 1907.djvu/28

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Les plus malins secouent la tête
Et se croisent les bras,
Mais néanmoins, comme les autres, attendent
Cette tempête
Qui ne vient pas.

Ils rebouchent, avec des mains très lentes,
Leur petite pipe vidée ;
Et poursuivent en même temps,
Sans l’interrompre un seul instant,
Toujours leur même idée.

Une barque revient au port,
Tranquille ainsi qu’aux jours tranquilles ;
Un long filet traîne à sa quille,
Tout écaillé de poissons morts.

On débarque : aucune nouvelle
Dites, la tempête, quand viendra-t-elle ?
La pipe aux dents, sans souffler mot,
Le pied à nu sur le sabot,
Les vieux pêcheurs toujours attendent.