Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/35

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Ils livraient cent combats parmi les intervalles ;
Ils tuaient en courant, et ne se lassaient pas
D’ensanglanter le sol à chacun de leurs pas
Et d’être prompts sous les rafales
Des balles.

Même lorsque la nuit, dans le ciel sulfureux,
Un Zeppelin rôdeur passait au-dessus d’eux,
Les désignant aux coups par sa brusque lumière,
Nul ne reculait, fût-ce d’un pas, en arrière,
Mais, tous, ils bondissaient d’un si farouche élan,
En avant,
Que la place qu’ils occupaient demeurait vide
Quand y frappait la mort rapide.

À l’attaque, sur les glacis,
Quand, rang par rang, se présentaient les ennemis,
Sous l’éclair courbe et régulier des mitrailleuses,
Un tir serré, qui, tout à coup, se dilatait,