Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/55

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Voici le siège où s’asseyait
Celui qui tous les soirs venait à mon chevet
Me consoler, lorsque ma tête
Et mon sang et mes nerfs n’étaient qu’affre et tempête.

Hélas ! hélas ! où sont-ils donc ?
En quel délaissement et en quel abandon
Sont-ils flottants au gré de l’immense misère ?
Hélas ! hélas ! où sont-ils donc,
Mes amis de naguère ?

Car moi, ce soir, je n’ai pour compagnon
Que mon foyer à qui je parle et dont la flamme,
Prompte à vivre ou à mourir,
Seule répond
Au sombre ou lumineux désir
Qui tour à tour s’allume ou s’éteint en mon âme.