Page:Verhaeren - Les Forces tumultueuses, 1902.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le vaisseau clair
Avait des mâts et des agrès si fins
Et des drapeaux si bellement incarnadins,
Qu’on eût dit un jardin
Qui s’en allait en mer.

Comme des bras de jeunes filles,
Les flots environnaient sa quille
De leurs guirlandes.

C’était par ces soirs d’or de Flandre et de Zélande,
Où les parents
Disent aux enfants
Que les Jésus vont sur la mer.

Le vaisseau clair
S’en fut en leur rencontre,
Cherchant ce coin de ciel vermeil,