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Les gestes clairs de l’avenir
À la fête torrentielle.
Et les bourgerons bleus et les tabliers noirs
Envahissaient les longs trottoirs,
Et les grilles des gymnases et des lycées
Cédaient gaiement sous la poussée
Jeune et franche des écoliers.
Ceux des docks, des arsenaux, des ateliers
Précipitaient leur multitude ardente et drue
De rue en rue.

Et tout cela montait, montait,
Du fond des carrefours, au long des avenues :
On aurait cru parfois que les murs éclataient
Sous cette marche énorme et continue ;
Et les portes, les fenêtres et les balcons,
Peuplés de bras tendus, bruyants de cris tenaces,
Suivaient le mouvement trépidant et profond
Qui emportait, vague à vague, toute la masse
Tasser ses blocs humains au cœur de la grande place.