Page:Verhaeren - Les Tendresses premières, 1904.djvu/50

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Leur vie énorme et minuscule,
Mais tels que des justiciers
Les textuels balanciers
Rompaient ce bruit de molécules.


Je m’assis dans un coin et l’horloger me dit :
J’étais ainsi que toi, timide,
Lorsque j’étais petit…
Sais-tu l’histoire en or du gnome et des gnomides ?


Il me la raconta, et nous fûmes amis.


Des gnomides, sang de soleil,
Pour un gnome, lymphe de lune,
Brûlaient jadis, d’amour belle, mais importune ;
Le petit gnome avait — et c’était sa fortune —
Un cœur précis, exact, clair et vermeil,
Avec lequel il parcourait le monde,
Réglant les horloges profondes
Des églises et des beffrois
Solitaires et droits
D’Alost, de Gand, de Matines et de Termonde.