Page:Verhaeren - Les Tendresses premières, 1904.djvu/74

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Que nul sans m’insulter ne le pouvait narguer.
J’eusse voulu l’instituer
Maître suprême et roi de ma contrée.
Aussi de quelle angoisse et de quelle douleur,
Mon âme en deuil fut atterrée,
La nuit que je le vis tout ruisselant de feux
S’affaisser mort, dans l’ancien cimetière,
Le front fendu par le milieu,
À coups d’éclairs et de tonnerres.


Il lui fallut trois ans pour ressurgir au jour !
Trois ans pour se dresser vainqueur de sa ruine !
Trois ans que je gardai, dans ma poitrine,
La blessure portée à mon naïf amour !