Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et pour conclure il verse à tous
Un peu du fiel de son vieux cœur
Moisi de haine et de rancœur ;
Et désigne le rendez-vous,
— Quand ils voudront — au coin des bordes,
Où, près de l’arbre, ils trouveront
Pour se brancher un bout de corde.

Ainsi va-t-il de ferme en ferme ;
Plus volontiers, lorsque le terme
Au tiroir vide inscrit sa date,
Le corps craquant comme des lattes,
Le cou maigre, le pas traînant,
Mais inusable et permanent,
Avec sa pauvre carriole
Avec son fou, avec sa folle,
Qui l’attendent, jusqu’au matin,
Au carrefour des vieux chemins.