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HOMMAGE


I


Pour y tasser le poids de tes belles lourdeurs,
Tes doubles seins frugaux et savoureux qu’arrose
Ton sang, tes bras bombés que lustre la peau rose,
Ton ventre où les poils roux toisonnent leurs splendeurs.

Je tresserai mes vers comme, au fond des villages,
Assis, au seuil de leur maison, les vieux vanniers
Mêlent les osiers bruns et blancs de leurs paniers,
En dessins nets, pris à l’émail des carrelages.

Ils contiendront les ors fermentés de ton corps ;
Et je les porterai comme des fleurs de fête,