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poèmes


Et le regret les prend et le désir posthume :
« De s’en aller revivre en un monde nouveau
« Dont le couchant, pareil à un trépied qui fume,
« Dresse le Dieu d’ébène et d’os en leur cerveau.

« Là-bas, en des lointains d’hystérie et de flamme
« Et d’écume livide et de rauque fureur,
« Où l’on peut abolir férocement son âme,
« Férocement joyeux, son âme et tout son cœur. »

Blafards et seuls, ils sont les tragiques malades
Aigus de tous leurs maux. Ils regardent les feux
Mourir parmi la ville et les pâles façades
Comme de grands linceuils venir au devant d’eux.