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poèmes


C’est toujours du silence, à moins, dans la pâleur
Du soir, un jet de feu soudain, un cri de flamme,
Un départ de lumière inattendu vers Dieu.

On se laisse charmer et troubler de mystère,
Et l’on dirait des morts qui taisent un adieu
Trop mystique, pour être écouté par la terre !

Sont-ils le souvenir matériel et clair
Des éphèbes chrétiens couchés aux catacombes
Parmi les lys ? Sont-ils leur regard et leur chair ?

Ou seul, ce qui survit de merveilleux aux tombes
De ceux qui sont partis, vers leurs rêves, un soir,
Conquérir la folie à l’assaut des nuées ?