Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/220

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Son cœur battant

Tranquille et régulier comme le pouls du temps,
Les tics-tacs brefs des horloges maîtresses
Battaient sans cesse,
Depuis cent ans,
Avec justesse ;
Or il se fit qu’un beau matin
Resta en panne
Le balancier de Saint-Martin,
Et que soudain se détraquèrent
Là-haut,
Le carillon de Saint-Rombault
Et les aiguilles de Sainte-Anne
Et les marteaux monumentaux

— Heurts, chocs et bonds — de Saint-Gommaire.

 

Mornes, surpris et consternés, les échevins

Interrogèrent tous gens en vain ;
On consultait le ciel, les vents et l’étendue.
On s’enquérait ici, plus loin, là-bas,
Et tout à coup, la peur régna.

Car l’heure exacte était perdue.