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les hommes d’aujourd'hui

son des voix célestes et des clairs larigots, parmi les prestigieux parfums d’encensoirs géants balancés du haut de voûtes à perte de vue, sous les flots de fumée rose, le spectacle et la leçon d’adolescents richement et gaiement costumés menant des menuets en toute allégresse, confiants devant le redoutable Très Saint Sacrement de l’autel ?

Lorsque les fatigues de l’esprit et des loisirs l’incitent au plein air de la campagne, Mallarmé fuit vers les bords de Seine infréquentés, au long de la forêt de Fontainebleau, et là, se livre avec rage à la navigation fluviale. La bonne rivière s’ouvre à sa rapide yole d’acajou et des journées entières s’écoulent ainsi au fil de l’eau, sans, pour lui, regret ni remords du travail quitté qu’il saura bien reprendre plus souple et plus fort, après ces délassements. Simple promeneur alors, souvent il s’exaspère en voilier consommé et n’est pas peu fier de sa flottille.

Cet amour de la nature, le poète ne le dévolue pas que sur les paysages d’eau. Lisez cette superbe page tout à fait inédite où les arbres sont honorés, avec quelle dévotion pompeuse ! par un orgueil si vraiment et si purement poétique :


NOTES DE MON CARNET
LA GLOIRE

« La Gloire ! je ne la sus qu’hier, irréfragable, et