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les hommes d’aujourd'hui

d’un oubli d’artiste en extase. Ils diront qu’au point de vue de l’intérêt, de l’amusement, jamais à négliger, songeons-y bien une fois pour toutes, comme à celui de la profondeur, de l’intrinsèque de la chose, l’infini de la sensualité, ses curiosités, perverses ou non, ses abîmes atroces ou folâtres, son horreur et son délice, gaîté macabre et polisson ennui, sont certes à tenter, de préférence à de l’exclusive extériorité plus statuaire qu’autrement — sans parler de la grande Morale qui a moins à perdre avec la vie, même damnante, qu’avec cette sereine hébétude d’un esthéticisme coquebin.

Transi toutefois n’est pas tellement l’amoureux chez l’auteur de l’Idole qu’il n’y ait dans son livre, à côté de vraiment très nobles accents plastiques, d’émus gestes, voire des soupirs on croirait enflammés vers quelque tout-puissant, délicieux et terrible autre chose, volupté, pour rester païen avec Mérat, concupiscence, dirait un catholique. L’avant et l’avant-dernier sonnets, particulièrement témoignent d’une préoccupation, d’une inquiétude caractéristiques en diable (c’est le mot ou jamais pour moi du moins) et « l’orgueil du baiser » s’y voit mis à une bien rude, mais entre nous, bien humaine et assez fréquente épreuve.

À l’Idole succédèrent après un assez long intervalle, les Villes de Marbre, beau titre à de beaux