Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/441

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
429
les hommes d’aujourd'hui

parisienne, friture de Seine, amourette en Marne, etc., de passablement de vers mératiens (Coins de Paris et Au Fil de l’Eau). Il y loue à juste titre une distinction singulière dans un genre que les cafés-concerts d’antan ont un peu abaissé. Distinction qui n’exclut pas une certaine gaieté pincée de sage en belle humeur. Une presque imperceptible bonhomie comiquement et gravement déguisée en de la condescendance, pare encore ces strophes qui, réunies, donneraient la vraie note à ce que j’appellerai du Mürger infiniment supérieur à du Mürger en vers.

Mentionnons encore Souvenirs, l’œuvre préférée du poète : d’exquis sonnets qui synthétisent plus parfaitement encore le talent de ce Parnassien, cet amoureux de la forme et de la ligne « sous » j’y insiste, toutes ses formes, rythmes et femmes.

Mérat, le meilleur des garçons, a un abord quelque peu froid qui correspond à merveille à son tempérament d’écrivain peu emballable ou du moins peu disposé à l’emballement. Sa mine grave et mieux que correcte, sa réserve britannique qui ne se fond que parfois en sourires il est vrai très indulgents sont le pur symbole de sa tenue littéraire : les groupes l’ennuient ; telle personnalité dont on cause tant soit plus qu’à l’ordinaire ne lui porte certes pas ombrage, mais l’obsède et le trouve nerveux. Je l’ai connu Parnassien sans entrain : lors de l’arrivée