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les hommes d’aujourd'hui

vif, comme découpé, comme dentelé d’ombres nettes par cet endiablé soleil de sa Provence. Et pour illustrer et conclure par un gros exemple cette déjà trop longue introduction, croyez-vous que Victor Hugo eut moult perdu à restreindre un tantinet ces interminables Misérables et à nous priver des quelques grandes beautés éparses dans ses derniers et avant-derniers romans s’il eût consacré le temps dépensé à ces amusettes de sa plume d’oie et d’aigle, à faire Dieu, à finir et polir la Fin de Satan, et à nous gratifier ainsi, avec les Légendes des Siècles complètes, elles, de l’Épopée française, que seuls ses qualités et ses défauts pouvaient trouver en cet instant des temps.


Ô prose, tu nous dois encor bien des poètes !


A presque dit Gautier, une grande et lamentable victime, lui, de la copie à jet continu.

C’est, encore un coup, vrai que Theuriet a su d’emblée et délicieusement, facilement, non sans originalité après l’incomparable George Sand, ni sans audace en face du Naturalisme, lors de ses primes débuts, dans toute la force et le prestige brutal de la balourde dictature qui a abouti où l’on sait, pornographie commerciale, grossièreté gratuite et nulle philosophie, Theuriet sut aborder le roman « idéaliste », comme l’appelle, l’admirable