Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
confessions

je le dis sans plus de modestie que de droit — presque encore innocents ou.., à demi, encore, ignorants du péché « péché honteux », du « vice impur », un flot de galopins déjà vicieux, à moitié flétris dans la fleur de leurs douze ans, ironiques, incrédules, qui chantaient « Ah, si tu crois que j’t’aime » sur l’air de « Esprit Saint, descendez en nous ! »

Laides, église et chapelle. Affreux et odieux, pour la plupart, les « gosses » du catéchisme dont j’étais, moi, encore aimable et naïf.

De l’enseignement en lui-même, qu’en dire ? C’était à peu près comme la messe basse que nous entendions le dimanche de grand matin, dans l’étroite église provisoire de la rue de Clichy, blottis dans un recoin qui était le baptistère, — correcte, sèche, — et pas longue, la messe.

Pas assez du moins pour moi vraiment, j’y insiste, qui, élevé sans fanatisme par des parents point dévots, mais d’une religion plus que ce qu’on appelle raisonnable dans les milieux bourgeois, avais l’intuition des beautés ou plutôt des bontés vraies de la doctrine chrétienne ou plutôt catholique en attendant qu’après un long temps d’erreurs de toute sorte et de fautes violentes, je dusse en un jour de malheur et de bonheur, exhaler mon âme convertie en des vers qu’on a bien voulu trouver remarquables.

Et ma première communion fut « bonne ». Je res-