Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
59
confessions

et qui, petit clerc de ce dernier, s’était à seize ans engagé pour la campagne de France et avait passé très vite du rang au grade d’officier dans un corps où il fallait les mêmes études qu’à l’École, je répondis : « Ô certainement oui. » Ce gros et laid et bête mensonge me pesa quelque temps ; après quoi pour en finir avec mes opinions religieuses d’alors (ô misère ! un enfant de douze, puis de treize ans !) l’année d’ensuite, lors du renouvellement de ma première communion, avec d’autres polissons de treize ans, je le répète à dessein ! je refusai de me confesser.

Vous voyez bien que nous valions à cette époque les jeunes libres-penseurs, potaches ou macrotins, de ces jours-ci !

Quittons, pour y revenir peut-être plus tard, ces choses… réparables, — puisqu’elles furent réparées bien des années après, et mémorablement, alors et depuis.

Le jour de mon entrée au lycée suivit de près celui de ma première communion. Moins solennel, il fut important, lui aussi. Pensez donc ! il s’agissait d’être lycéen, de faire « des études », d’être parmi les moyens à la pension, — et la pension avait un uniforme tout comme les lycées d’internes, et le patron préférait que ses élèves eussent un uniforme pour aller au lycée (le lycée n’avait pas, lui, d’uniforme).