Page:Verlaine - Jadis et Naguère, 1891.djvu/133

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Le voyez-vous sur la tour la plus céleste
Du haut palais avec une torche au poing ?
Il la brandit comme un héros fait d’un ceste :
D’en bas on croit que c’est une aube qui point.

Qu’est-ce qu’il dit de sa voix profonde et tendre
Qui se marie au claquement clair du feu
Et que la lune est extatique d’entendre ?
« Oh ! je serai celui-là qui créera Dieu !

« Nous avons tous trop souffert, anges et hommes.
« De ce conflit entre le Pire et le Mieux,
« Humilions, misérables que nous sommes,
« Tous nos élans dans le plus simple des vœux.

« Ô vous tous, ô nous tous, ô les pécheurs tristes,
« Ô les gais Saints ! Pourquoi ce schisme têtu ?
« Que n’avons-nous fait, en habiles artistes,
« De nos travaux la seule et même vertu !

« Assez et trop de ces luttes trop égales !
« Il va falloir qu’enfin se rejoignent les
« Sept Péchés aux Trois Vertus Théologales !
« Assez et trop de ces combats durs et laids !