Page:Verlaine - Jadis et Naguère, 1891.djvu/99

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Le bruit des choses réveillées
Se marie aux brouillards légers
Que les herbes et les feuillées
Ont subitement dégagés.

L’aspect vague du paysage
S’accentue et change à foison.
La silhouette d’un village
Paraît. — Parfois une maison

Illumine sa vitre et lance
Un grand éclair qui va chercher
L’ombre du bois plein de silence.
Çà et là se dresse un clocher.

Cependant, la lumière accrue
Frappe dans les sillons les socs
Et voici que claire, bourrue,
Despotique, la voix des coqs

Proclamant l’heure froide et grise
Du pain mangé sans faim, des yeux
Frottés que flagelle la bise
Et du grincement des moyeux,