Page:Verlaine - Les Poètes maudits, 1888.djvu/44

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28 LES POÈTES MAUDITS maies de ce second essai déjà long nous font une loi de passer outre à tant de déli- cats miracles et nous entrerons sans plus de retard dans l’empire de la Force splen- dide où nous convie le magicien avec son BATEAU IVRE Gomme je descendais des Fleuves impassibles Je ne me sentis plus guidé par les haleurs ; DesPeaux-rouges criards les avaientprispour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. J’étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais. Dans les clapotements furieux des marées, Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’en- [fants, Je courus ! Et les Péninsules démarrées, N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants. La tempête a béni mes éveils maritimes. Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots