Page:Verlaine - Poèmes saturniens, Lemerre, 1866.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 100 —


Fleur grasse et riche, autour de toi ne flotte aucun
Arôme, et la beauté sereine de ton corps
Déroule, mate, ses impeccables accords.

Tu ne sens même pas la chair, ce goût qu’au moins
Exhalent celles-là qui vont fanant les foins,
Et tu trônes, Idole insensible à l’encens.

— Ainsi le Dahlia, roi vêtu de splendeur,
Élève sans orgueil sa tête sans odeur,
Irritant au milieu des jasmins agaçants !