Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/100

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rance qu’ils n’avaient pas quitté la ville. On les chercherait jusqu’au fond du port. On visiterait les navires mouillés en rade, après leur avoir fait défense de mettre en mer. Pas une des embarcations, pas une chaloupe de pêche ne serait exceptée, et les fugitifs ne tarderaient pas à être découverts.

Harry Markel ne perdit pas la tête.

Lorsque ses compagnons se furent étendus dans le canot, de manière qu’on ne pût les apercevoir, grâce à l’obscurité, quelques minutes s’écoulèrent qui parurent longues. Le tumulte redoublait sur le quai. Les individus empoignés résistaient toujours. Des huées de la foule les accablaient, et il semblait bien qu’elles ne devaient s’adresser qu’à des malfaiteurs, tels ceux de la bande Markel. Parfois Harry s’imaginait entendre et reconnaître les voix de John Carpenter et de Ranyah Cogh. Est-ce qu’ils étaient ramenés vers l’appontement ?… Est-ce que les constables savaient que leurs complices étaient là cachés au fond d’une embarcation ?… Est-ce que tous allaient être capturés et reconduits à la prison, d’où ils ne s’échapperaient pas une seconde fois ?…

Enfin les clameurs s’apaisèrent. L’escouade s’éloignait avec les individus pris