Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/168

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— Mais, vous, capitaine, demanda Hubert Perkins, connaissez-vous les Antilles ?…

— Je ne les connais pas.

— Alors, fit observer M. Horatio Patterson, il est possible à un marin d’aller tout droit là où il n’a jamais été…

— Comment donc, s’écria Tony Renault, mais les yeux fermés…

— Non, répondit Harry Markel, les yeux ouverts, en faisant son point, en consultant les cartes, en relevant la direction…

— Et nous verrons tout cela ?… dit Magnus Anders.

— Tout cela, mais à la condition d’être en mer au lieu de moisir au fond d’une baie ! »

Louis Clodion et ses camarades se résignèrent donc. Du reste, de ce qu’ils auraient à passer la journée entière à bord de l’Alert, sans avoir eu la permission de débarquer, il ne faudrait pas déduire que cette journée leur paraîtrait longue. Non ! il ne leur viendrait même pas à l’idée de se faire conduire aux grèves voisines, — ce que Harry Markel eût accordé sans doute, car il ne pouvait en résulter aucun danger pour lui. S’asseoir sur les bancs de la dunette, se balancer sur les rocking-chairs, se prome-