Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/284

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purent se refaire, en de plantureux repas, des menus du bord, peu variés malgré tout le talent de Ranyah Cogh. Et quelles agréables siestes pendant les heures chaudes de la journée, au milieu des jardins ombreux qui entouraient l’habitation de M. Christian Harboe ! Au cours de ces causeries quotidiennes on parlait fréquemment des familles laissées en Europe, de Niels Harboe, qui, n’ayant plus de parents, viendrait rejoindre son frère lorsque son éducation serait terminée. Il travaillerait dans sa maison de commerce, et même M. Christian Harboe songeait à établir un comptoir à l’île Saint-Jean, voisine de Saint-Thomas, que les Danois avaient jadis offerte aux États-Unis pour la somme de cinq millions de piastres, — offre qui n’avait point été acceptée[1].

Là s’étaient fixés les colons, au début, lorsque Saint-Thomas parut insuffisante au développement des affaires. Mais, comme l’île de Saint-Jean ne mesure que trois lieues de longueur sur deux de largeur, elle fut bientôt jugée trop petite, et ils débordèrent sur Sainte-Croix.

  1. Actuellement on s'occupe de la cession des trois îles danoises aux États-Unis, et la question se discute dans les Chambres.