Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/307

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d’amour-propre qu’il rencontrait aux Antilles, et, à son heure dernière, pourrait répéter : Et in Arcadia ego, car les Antilles auraient été un morceau de cette Arcadie qui fut le séjour de l’innocence et du bonheur. Enfin, il avait toujours désiré visiter ce splendide archipel, hoc erat in votis, répétait-il avec Horace, déjà cité, et dans lequel, si parva licet componere magnis — Virgile déjà nommé, — lui, l’économe d’Antilian School, il venait de mettre le pied près de quatre cents ans après Christophe Colomb.

Que l’on juge du succès qu’obtint M. Horatio Patterson, et des bravos qui l’accueillirent quand il se fut rassis. Puis, tous remplirent une dernière fois leur verre en l’honneur de Mrs Kethlen Seymour. Des poignées de main furent échangées, et les boursiers reprirent le chemin du port.

Lorsqu’ils furent rentrés à bord, vers dix heures du soir, bien que la mer fût tranquille comme un lac, peut-être sembla-t-il à M. Patterson que l’Alert éprouvait quelques mouvements de roulis et de tangage. Convaincu qu’il les ressentirait moins dans la position horizontale, il regagna sa cabine, se déshabilla avec l’aide du complaisant Wagah et s’endormit d’un gros sommeil.