Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les jeunes garçons allaient veiller jour et nuit, prêts à faire feu sur quiconque apparaîtrait hors du capot.

Toutefois, si les prisonniers n’avaient plus chance de s’échapper, maintenant maîtres de la cale, ils auraient des provisions en abondance, viande conservée, biscuits, barils de bière, de brandy et de gin. Et, alors libres de se livrer à tous les excès de l’ivresse, Harry Markel aurait-il le pouvoir de les retenir ?…

En somme, ces misérables ne devaient se faire aucune illusion sur les intentions de Will Mitz. Harry Markel n’ignorait pas que l’Alert ne se trouvait qu’à soixante-dix ou quatre-vingts milles des Antilles. Avec les vents régnants, il était possible de rallier l’une des îles en moins de deux jours. En outre, à travers ces parages si fréquentés, l’Alert rencontrerait nombre de bâtiments avec lesquels Will Mitz se mettrait en communication. Donc, de toute manière, soit à bord d’un autre navire, soit dans un des ports de l’Antilie, les pirates de l’Halifax, les échappés de la prison de Queenstown, n’auraient plus qu’à attendre le châtiment de leurs crimes.

Aussi Harry Markel devait-il comprendre