Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/267

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— Bonsoir, Popof.

— Bonsoir, monsieur Bombarnac. »

Me voici seul.

L’idée me prend alors de me promener jusqu’à l’arrière du train et je m’arrête un instant sur la plate-forme qui précède le wagon au trésor.

Tous les voyageurs, à l’exception des gendarmes chinois, dorment de leur dernier sommeil — le dernier, s’entend, sur le railway du Grand-Transasiatique.

Revenu à l’avant du train, je m’approche de la logette où Popof me paraît être profondément endormi.

J’ouvre alors la porte du fourgon, je la referme, et je signale ma présence à Kinko.

Le panneau s’abaisse, la petite lampe nous éclaire. En échange des gâteaux et de la bouteille de vin, je reçois les remerciements de ce brave garçon, et nous buvons à la santé de Zinca Klork, avec laquelle je ferai demain connaissance.

Il est minuit cinquante. Dans une dizaine de minutes, ainsi que l’a dit Popof, nous aurons dépassé l’endroit d’où se détache l’embranchement de la ligne de Nanking. Cet embranchement, établi seulement sur une longueur de cinq ou six kilomètres, conduit au viaduc de la vallée de Tjou. Ce viaduc est un gros ouvrage, — je tiens ces détails de Pan-Chao, — et les ingénieurs chinois n’en ont encore édifié que les piles, dont la hauteur est d’une centaine de pieds au-dessus du sol. C’est au raccordement de cet embranchement avec le Grand-Transasiatique qu’est placée l’aiguille, qui permettra de diriger les trains sur la ligne de Nanking ; mais le travail ne sera vraisemblablement pas terminé avant trois ou quatre mois.

Comme je sais que nous devons faire halte à Fuen-Choo, je prends congé de Kinko avec une bonne poignée de main, et je me relève pour sortir…

En ce moment, il me semble que j’entends marcher sur la plate-forme, à l’arrière du fourgon…