Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/294

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« Monsieur, me dit Zinca Klork, nous devons nous marier, Kinko et moi, dès que les formalités seront remplies, et, si ce n’est pas abuser de votre complaisance, vous nous feriez plaisir et honneur en assistant à notre mariage.

— À votre mariage… assurément. Je l’ai promis à mon ami Kinko… »

Pauvre fille !… je ne puis la laisser dans cette situation. Il faut tout dire… tout.

« Mademoiselle Zinca… Kinko…

— C’est lui, monsieur, qui vous a prié de me prévenir de son arrivée ?…

— Oui… mademoiselle Zinca ! Mais… vous comprenez… Kinko est… assez fatigué… après un si long parcours…

— Fatigué ?…

— Oh ! ne vous effrayez pas !

— Est-ce qu’il serait malade ?…

— Oui… un peu… malade…

— Alors, je vais… Il faut que je le vois… Monsieur, je vous en supplie, accompagnez-moi à la gare…

— Non ! ce serait une imprudence, mademoiselle Zinca !… Restez ici… restez ! »

Zinca Klork me regarde fixement.

« La vérité, monsieur, la vérité ! dit-elle. Ne me cachez rien… Kinko…

— Oui… j’ai une triste nouvelle… à vous communiquer… »

Zinca Klork est défaillante… Ses lèvres tremblent… À peine peut-elle parler…

« Il a été découvert !… dit-elle. Sa fraude est connue !… On l’a arrêté…

— Plût au ciel qu’il n’en fût que cela !… Mademoiselle… nous avons eu des accidents… en route… Le train a failli périr… Une épouvantable catastrophe…

— Il est mort !… Kinko est mort ! »