Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je me hâte de sortir du fourgon dont je referme la porte.

Il était temps.

À peine suis-je sur la plate-forme que la logette s’ouvre. Popof en sort sans m’avoir aperçu, pénètre dans le fourgon et se dirige vers la locomotive.

Presque aussitôt le train a repris sa vitesse normale, et Popof reparaît un instant après.

« Qu’est-il donc arrivé, Popof ?

— Ce qui se voit souvent, monsieur Bombarnac. Un dromadaire vient de se faire écraser…

— Pauvre bête !

— Pauvre bête… qui aurait pu causer un déraillement…

— Fichue bête alors ! »


――――――――


VIII


Avant que le train atteignît la station de Ghéok-Tepé, je suis rentré dans le wagon. Le diable soit de ce dromadaire ! S’il ne s’était pas fait si maladroitement écraser, le numéro 11 ne serait plus un inconnu pour moi. Il eût ouvert son panneau, nous aurions causé amicalement, nous nous serions séparés avec une bonne poignée de main… Maintenant il doit être au comble de l’inquiétude, puisqu’il sait que sa fraude est découverte, qu’il existe quelqu’un dont il a lieu de soupçonner les intentions, quelqu’un qui n’hésitera peut-être pas à trahir son secret… Et alors, après avoir été extrait de sa caisse,