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deux ans de vacances.

VIII

Reconnaissance dans l’ouest du lac. – En descendant la rive. – Autruches entrevues. – Un rio qui sort du lac. – Nuit tranquille. – Le contrefort de la falaise. – Une digue. – Débris de canot. – L’inscription. – La caverne.


Ainsi, l’importante question, de laquelle dépendait le salut des jeunes naufragés, n’était pas définitivement résolue. Que cette prétendue mer fût un lac, nul doute à cet égard. Mais n’était-il pas possible que ce lac appartînt à une île ? En prolongeant l’exploration au-delà, ne serait-ce pas une véritable mer que l’on découvrirait – une mer qu’il n’y aurait aucun moyen de franchir ?

Toutefois, ce lac présentait des dimensions assez considérables, puisqu’un horizon de ciel – c’est ce que fit observer Doniphan – se dessinait sur les trois quarts de son périmètre. Il était très admissible, dès lors, qu’on devait être sur un continent non sur une île.

« Ce serait donc le continent américain sur lequel nous aurions fait naufrage, dit Briant.

— Je l’ai toujours cru, répondit Doniphan, et il paraît que je ne me trompais point !

— En tout cas, reprit Briant, c’était bien une ligne d’eau que j’avais aperçue dans l’est…

— Soit, mais ce n’est point une mer ! »

Et, cette réplique laissait paraître chez Doniphan une satisfaction qui prouvait plus de vanité que de cœur. Quant à Briant, il n’insista pas. D’ailleurs, dans l’intérêt commun, mieux valait qu’il se fût trompé. Sur un continent, on ne serait pas prisonnier comme on l’eut été dans une île. Cependant, il serait nécessaire d’attendre une époque plus favorable pour entreprendre un voyage