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deux ans de vacances.

XI

Premières dispositions à l’intérieur de French-den. – Déchargement du radeau. – Visite à la tombe du naufragé. – Gordon et Doniphan. – Le fourneau de la cuisine. – Gibier de poil et de plume. – Le nandû. – Projets de Service. – Approche de la mauvaise saison.


Le débarquement se fit aux cris de joie des petits, pour qui tout changement de la vie ordinaire équivalait à un jeu nouveau. Dole gambadait sur la berge comme un jeune chevreau ; Iverson et Jenkins couraient du côté du lac, tandis que Costar, prenant Moko à part, lui disait :

« Tu nous as promis un bon dîner, mousse ?

— Eh bien, vous vous en passerez, monsieur Costar, répondit Moko.

— Et pourquoi ?

— Parce que je n’aurais plus le temps de vous faire à dîner aujourd’hui !

— Comment, on ne dînera pas ?…

— Non, mais on soupera, et les outardes n’en seront pas moins bonnes pour servir à un souper ! »

Et Moko riait en montrant ses belles dents blanches.

L’enfant, après lui avoir donné une bourrade de bonne amitié, s’en alla retrouver ses camarades. D’ailleurs, Briant leur avait intimé l’ordre de ne point s’éloigner, afin que l’on pût toujours avoir l’œil sur eux.

« Tu ne les rejoins pas ?… demanda-t-il à son frère.

— Non ! je préfère rester ici ! répondit Jacques.

— Tu ferais mieux de prendre un peu d’exercice, reprit Briant. Je ne suis pas content de toi, Jacques !… Tu as quelque chose que tu caches… Ou bien, est-ce que tu serais malade ?