Page:Verne - Famille-sans-nom, Hetzel, 1889.djvu/104

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— C’est assez, c’est trop qu’on ait pu déjà y trouver un Simon Morgaz ! s’écria Vincent Hodge.

— Que Dieu protège Jean-Sans-Nom ! » répondit Clary d’une voix profondément émue.

Il y eut quelques instants de silence.

« Rentrons et regagnons nos chambres, dit M. de Vaudreuil. — Je vais en faire mettre une à votre disposition, ajouta-t-il en s’adressant au jeune patriote.

— Je vous remercie, monsieur de Vaudreuil, répondit l’inconnu, mais il m’est impossible de demeurer plus longtemps dans cette maison…

— Et pourquoi ?…

— Lorsque j’ai accepté, il y a une heure, l’hospitalité que vous m’offriez à la villa Montcalm, je n’étais pas dans la situation où cette proclamation vient de me placer.

— Que voulez-vous dire, monsieur ?

— Que ma présence ne pourrait que vous compromettre maintenant, puisque le gouverneur général vient de mettre ma tête à prix. Je suis Jean-Sans-Nom ! »

Et Jean-Sans-Nom, après s’être incliné, se dirigeait vers la berge, lorsque Clary, l’arrêtant de la main :

« Restez, » dit-elle.