Page:Verne - Famille-sans-nom, Hetzel, 1889.djvu/199

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Nick. — Vous permettrez, dit-il au fermier, après avoir fait claquer les joues de sa vigoureuse moitié.

— Tant qu’il vous plaira, répondit Thomas Harcher, et même davantage, si ça vous fait plaisir !

— Allons, à ton tour, Lionel, dit le notaire en s’adressant à son clerc. Embrasse madame Catherine…

— Bien volontiers ! répondit Lionel, qui reçut un double baiser en échange du sien.

— Et maintenant, reprit maître Nick, j’espère qu’elle sera gaie, la noce de la charmante Rose, que j’ai fait plus d’une fois sauter sur mes genoux, quand elle était petite ! — Où est-elle ?

— Me voici, monsieur Nick, répondit Rose, toute florissante de santé et de belle humeur.

— Oui, charmante, en vérité, répéta le notaire, et trop charmante, pour que je ne l’embrasse pas sur ses deux joues, bien dignes du nom qu’elle porte ! »

Et c’est ce qu’il fit bel et bien. Mais cette fois, à son grand regret, Lionel ne fut point invité à partager cette aubaine.

« Où est le fiancé ? dit alors maître Nick. Est-ce qu’il aurait oublié, par hasard, que c’est aujourd’hui que nous signons le contrat ?… Où est-il, le fiancé ?

— Me voici, répondit Bernard Miquelon.

— Ah ! le joli garçon… l’aimable garçon ! s’écria maître Nick. Je l’embrasserais volontiers, lui aussi, pour finir…

— À votre aise, monsieur Nick, répondit le jeune homme, en ouvrant les bras.

— Bon ! répondit maître Nick en hochant la tête, j’imagine que Bernard Miquelon aimera beaucoup mieux un baiser de Rose que de moi !… Aussi, Rose, embrasse ton futur mari à ma place et sans tarder ! »

Ce que Rose, un peu confuse, fit aux applaudissements de toute la famille.

« Eh ! j’y pense, vous devez avoir soif, monsieur Nick, dit Catherine, et votre clerc aussi ?