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déjà signalé, ne parviendrait pas à s’échapper. Peut-être valait-il mieux qu’il restât à Maison-Close ?

Toutefois, ce n’était pas à ce sentiment qu’il avait obéi en prenant cette résolution. Abandonner sa mère, M. et Mlle de Vaudreuil, il ne l’aurait pu.

Cette décision étant définitive, les trois chambres de Maison-Close, le grenier qui les surmontait, offriraient-ils quelque cachette, où ses hôtes parviendraient à se blottir, de manière à se soustraire aux perquisitions des agents ?

Jean n’eut pas le temps de s’en assurer.

Presque aussitôt de rudes coups vinrent ébranler la porte extérieurement.

La petite cour était occupée par une demi-douzaine d’hommes de police.

« Ouvrez ! cria-t-on du dehors, pendant que les coups redoublaient. Ouvrez, ou nous allons enfoncer… »

La porte de la chambre de M. de Vaudreuil fut vivement refermée par Jean et Clary qui se jetèrent dans la chambre de Bridget, d’où ils pouvaient mieux entendre.

Au moment où Bridget s’avançait dans le couloir, la porte de Maison-Close vola en éclats.

Le couloir s’éclaira vivement à la lueur de torches que tenaient les agents.

« Que voulez-vous ? demanda Bridget à l’un d’eux.

— Fouiller votre maison ! répondit cet homme. Si Jean-Sans-Nom s’y est réfugié, nous l’y prendrons d’abord, et nous la brûlerons ensuite !

— Jean-Sans-Nom n’est point ici, répondit Bridget d’un ton calme, et je ne sais… »

Soudain, le chef de l’escouade s’avança vivement vers la vieille femme.

C’était Rip, dont la voix l’avait frappée au moment où son fils était rentré à Maison-Close, — Rip qui, en le provoquant, avait entraîné Simon Morgaz au plus abominable des crimes.