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Il n’était question, cependant, que d’une indemnité à demander à l’Angleterre, lorsque, au mois de novembre 1840, Mac Leod fut arrêté dans les rues de New York.

Le représentant anglais, M. Fox, le réclama : le gouvernement fédéral refusa de le rendre. Aussi, à la Chambre des lords comme à la Chambre des communes, le ministère fut-il mis en demeure de rendre Mac Leod à la liberté, comme ayant agi d’après les ordres de la reine. Le congrès répondit à cette prétention en publiant un rapport qui justifiait les droits de l’État de New-York. Ce rapport ayant été considéré comme un véritable casus belli, le Royaume-Uni prit ses mesures en conséquence.

De son côté, après avoir renvoyé l’assassin devant les Assises sous prévention de meurtre, le parlement fédéral vota des subsides. Et, sans doute, la guerre eût été déclarée, lorsque Mac Leod, excipant d’un alibi peu justifié, mais qui permettait aux Anglais comme aux Américains d’étouffer cette affaire, fut renvoyé des fins de la plainte.

C’est ainsi que devaient être vengées les victimes de l’horrible attentat de la Caroline !

Après la défaite des insurgés à l’île Navy, lord Gosford reçut avis que les réformistes ne chercheraient plus à se révolter contre les autorités régulières. D’ailleurs, leurs principaux chefs étaient dispersés ou renfermés dans les prisons de Québec et de Montréal, et Jean-Sans-Nom n’était plus.

Cependant, en 1838, quelques soulèvements se produisirent encore sur divers points des provinces canadiennes.

Au mois de mars, première tentative, provoquée par Robert Nelson, frère de celui qui commandait à Saint-Denis, et qui échoua dès le début.

À Napierville, seconde tentative, dans laquelle deux mille patriotes, luttant contre six cents réguliers de sir John Colborne, sans compter cinq cents Indiens et quatre cents volontaires, furent mis en déroute à la journée d’Odelltown.