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IV

la villa montcalm.


L’île Jésus, couchée entre les deux bras supérieurs du Saint-Laurent, moins étendue que l’île Montréal, renferme un certain nombre de paroisses. Elle circonscrit dans son périmètre le comté de Laval — dont le nom appartient aussi à la grande Université catholique de Québec, en souvenir du premier évêque institué dans le pays canadien.

Laval est également le nom de la principale bourgade de l’île Jésus, située sur sa rive méridionale. L’habitation de M. de Vaudreuil, bien qu’elle fît partie de cette paroisse, se trouvait à une lieue en descendant le cours du Saint-Laurent.

C’était une maison d’agréable aspect, entourée d’un parc qui couvrait une cinquantaine d’acres[1], couvert de prairies et de hautes futaies, et dont la berge du fleuve formait la lisière.

Par sa disposition architecturale comme par les détails de son ornementation, elle contrastait avec cette mode anglo-saxonne du pseudo-gothique, si en honneur dans la Grande-Bretagne. Le goût français y dominait, et, n’eût été le cours rapide et tumultueux du Saint-Laurent qui grondait à ses pieds, on aurait pu penser que la villa Montcalm — ainsi s’appelait-elle — s’élevait sur les bords de la Loire, dans le voisinage de Chenonceaux ou d’Amboise.

Très mêlé aux dernières insurrections réformistes du Canada, M. de

  1. Environ 40 hectares.