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de ramener quelque épave de la ville si étrangement disparue ?

Le comte Timascheff, ne voulant pas qu’un doute pût exister dans l’esprit du capitaine Servadac, donna l’ordre de sonder. Le plomb de sonde fut garni de suif et envoyé par le fond.

À l’extrême surprise de tous, et plus particulièrement à l’extrême étonnement du lieutenant Procope, la sonde indiqua une cote de nivellement presque constante, à quatre ou cinq brasses seulement au-dessous de la surface de la mer. Cette sonde fut promenée pendant deux heures sur un large espace, et elle n’accusa jamais ces différences de niveau qu’aurait dû présenter une ville telle qu’Alger, bâtie en amphithéâtre. Fallait-il donc admettre que, la catastrophe produite, les eaux eussent nivelé tout cet emplacement de la capitale algérienne ?

C’était bien invraisemblable.

Quant au fond de la mer, il ne se composait ni de roches, ni de vase, ni de sable, ni de coquille. Le plomb ne ramena qu’une sorte de poussière métallique, remarquable par ses irisations dorées, mais, dont il fut impossible, de déterminer la nature. Ce n’était pas, à coup sûr, ce que les sondes rapportaient habituellement du fond méditerranéen.

« Vous le voyez, lieutenant ! dit Hector Servadac. Nous sommes plus loin de la côte algérienne que vous ne le supposiez.