Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

on ne voit pas une de ces tartanes maltaises, pas un de ces chébecs levantins, qui les fréquentent ordinairement !

— Il s’agit maintenant, dit alors le comte Timascheff, de décider si nous suivrons cette côte vers l’est ou vers l’ouest.

— Vers l’ouest, si vous le permettez, monsieur le comte, répondit vivement l’officier français. Que je sache au moins si, au delà du Chéliff, il n’est rien resté de notre colonie algérienne ! Nous pourrons prendre, en passant, mon compagnon que j’ai laissé à l’île Gourbi, et nous pousserons jusqu’à Gibraltar, où nous aurons peut-être des nouvelles de l’Europe !

— Capitaine Servadac, répondit le comte Timascheff, avec cet air réservé qui lui était habituel, la goëlette est à votre disposition. Procope, donne tes ordres en conséquence.

— Père, j’ai une observation à te faire, dit le lieutenant, après avoir réfléchi quelques instants.

— Parle.

— Le vent souffle de l’ouest, et il tend à fraîchir, répondit Procope. Avec la vapeur seule, nous gagnerons sans doute contre lui, mais non sans d’extrêmes difficultés. En marchant vers l’est, au contraire, avec voiles et machine, la goëlette aura en quelques jours atteint la côte égyptienne, et là, à Alexandrie ou sur tout autre point, nous trouverons les renseignements que pourrait nous fournir Gibraltar.