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— Le brigadier Hénage Finch Murphy, » répondit d’un ton grave le major Oliphant.

Nouveau salut des nouveaux présentés.

Les lois de l’étiquette avaient été rigoureusement observées. On pouvait causer sans déchoir.

Il va de soi que tout cela était dit en français, langue familière aux Anglais comme aux Russes, — résultat que les compatriotes du capitaine Servadac ont obtenu en s’entêtant à n’apprendre ni le russe ni l’anglais.

Le brigadier Murphy, ayant fait un signe de la main, précéda ses hôtes, que suivit le major Oliphant, et il les conduisit à la chambre que son collègue et lui occupaient. C’était une sorte de casemate, creusée dans le roc, mais qui ne manquait pas d’un certain confortable. Chacun prit un siège, et la conversation put suivre un cours régulier.

Hector Servadac, que tant de cérémonies avaient agacé, laissa la parole au comte Timascheff. Celui-ci, comprenant que les deux Anglais étaient « censés » n’avoir rien entendu de ce qui s’était dit avant les présentations, reprit les choses ab ovo.

« Messieurs, dit-il, vous savez sans doute qu’un cataclysme, dont nous n’avons pas encore pu reconnaître ni la cause ni l’importance, s’est produit dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. À voir ce qui reste du territoire que vous occupiez auparavant, c’est-à-dire cet îlot, il est évident que vous en avez ressenti violemment les effets. »