Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/175

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— La France… et la Russie ! ajouta le comte Timascheff.

— Et la Russie ! » répondit l’officier d’état-major, qui s’empressa d’admettre la légitime réclamation du comte.

Et cependant, si ce n’était réellement qu’un morceau du globe qui se mouvait suivant une nouvelle orbite, et si ce morceau avait la forme sphéroïdale, — ce qui lui assignait alors des dimensions très-restreintes, — ne devait-on pas craindre qu’une partie de la France, et tout au moins la plus grande portion de l’empire russe, ne fussent restées à l’ancienne terre ? De même pour l’Angleterre, et, d’ailleurs, ce défaut de relation depuis six semaines entre Gibraltar et le Royaume-Uni semblait bien, indiquer que les communications n’étaient plus possibles, ni par terre, ni par mer, ni par la poste, ni par le télégraphe. En effet, si l’île Gourbi, comme on devait le croire, — à considérer l’égalité constante des jours et des nuits, — occupait l’équateur de l’astéroïde, les deux pôles nord et sud devaient être éloignés de l’île d’une distance égale à la demi-circonférence relevée pendant le voyage de la Dobryna, soit environ onze cent soixante kilomètres. Cela reportait le pôle arctique à cinq cent quatre-vingts kilomètres au nord de l’île Gourbi, et le pôle antarctique à cette même distance au sud. Or, lorsque ces points eurent été fixés sur la carte, il fut constant que le pôle nord ne dépassait pas le littoral de la Provence, et