Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/177

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Madrid aurait dû occuper le sommet. Puis, la côte, redescendant au sud, venait empiéter à son tour sur l’ancien bassin et s’allongeait comme une griffe menaçante au-dessus des Baléares.

Ce fut en s’écartant un peu de leur route afin de rechercher quelques traces de ce groupe d’îles importantes, que les explorateurs firent une trouvaille très-inattendue.

On était au 21 février. Il était huit heures du matin, lorsqu’un des matelots, posté à l’avant de la goëlette, cria :

« Une bouteille à la mer ! »

Cette bouteille pouvait contenir un document précieux, qui, peut-être, se rapporterait au nouvel état de choses.

Au cri du matelot, le comte Timascheff, Hector Servadac, le lieutenant, tous avaient couru vers le gaillard d’avant. La goëlette manœuvra de manière à rejoindre l’objet signalé, qui fut bientôt repêché et hissé à bord.

Ce n’était pas une bouteille, mais un étui de cuir, du genre de ceux qui servent à serrer les lunettes de moyenne grandeur. Le couvercle en était soigneusement ajusté avec de la cire, et, si l’immersion de cet étui était récente, l’eau n’avait pas dû y pénétrer.

Le lieutenant Procope, en présence du comte Timascheff et de l’officier d’état-major, examina attentivement l’étui. Il ne portait aucune marque de fabrique.