Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/209

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Servadac. On serait tenté de croire à une série de mystifications !

— Ce serait alors une mystification tirée à un grand nombre d’exemplaires ! répondit le comte Timascheff, car, puisque deux fois nous avons recueilli ce singulier document, c’est que son auteur a dû semer ses barils et ses étuis sur la mer !

— Mais quel est ce savant écervelé, qui ne songe même pas à donner son adresse !

— Son adresse ? C’est le fond du puits de l’astrologue ! répondit le comte Timascheff, en faisant allusion à la fable de La Fontaine.

— C’est bien possible ; mais où est le puits ? »

Cette demande du capitaine Servadac devait encore rester sans réponse. L’auteur du document résidait-il sur quelque îlot épargné, dont la Dobryna n’avait pas eu connaissance ? Était-il à bord d’un navire courant cette nouvelle Méditerranée, ainsi que l’avait fait la goëlette ? on ne pouvait le dire.

« En tout cas, fit observer le lieutenant Procope, si le document est sérieux, — et les chiffres qu’il porte tendent à le prouver, — il donne lieu à deux observations importantes. La première, c’est que la vitesse de translation de Gallia a diminué de vingt-trois millions de lieues, puisque le chemin parcouru par elle de janvier à février, et qui était de quatre-vingt-deux millions de lieues, n’est plus, de février à mars, que de cinquante-neuf millions. La seconde, c’est que