Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/218

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vous aussi, messieurs les Russes. Vous voyez que les travaux de la moisson sont très-avancés, et ce ne sont pas mes deux bras qui auraient pu suffire à tant d’ouvrage !

— En effet, dit le lieutenant Procope.

— Venez donc. Ce n’est pas loin. Deux kilomètres seulement. Prenons nos fusils !

— Pour nous défendre ?… demanda le capitaine Servadac.

— Non contre les hommes, répondit Ben-Zouf, mais contre ces maudits oiseaux ! »

Et, fort intrigués, le capitaine Servadac, le comte Timascheff et le lieutenant Procope suivirent l’ordonnance, laissant la petite Nina et sa chèvre au gourbi.

Chemin faisant, le capitaine Servadac et ses compagnons dirigèrent une mousquetade nourrie contre le nuage d’oiseaux qui se développait au-dessus de leur tête. Il y avait là plusieurs milliers de canards sauvages, de pilets, de bécassines, d’alouettes, de corbeaux, d’hirondelles, etc., auxquels se mêlaient des oiseaux de mer, macreuses, mauves et goëlands, et du gibier de plume, cailles, perdrix, bécasses, etc. Chaque coup de fusil portait, et les volatiles tombaient par douzaines. Ce n’était pas une chasse, mais une extermination de bandes pillardes.

Au lieu de suivre le rivage nord de l’île, Ben-Zouf coupa obliquement à travers la plaine. Après dix minutes de marche, grâce à leur légèreté spécifique,