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Très-heureusement, ils ne se trouvaient pas dans les mêmes conditions que les explorateurs ou les baleiniers des océans polaires. À ces hiverneurs, le plus souvent, le sol ferme manque sous le pied. Ils vivent à la surface de la mer glacée et ne peuvent chercher dans ses profondeurs un refuge contre le froid. Ou ils restent sur leurs navires, ou ils élèvent des habitations de bois et de neige, et, dans tous les cas, ils sont mal garantis contre les grands abaissements de la température.

Ici, au contraire, sur Gallia, le sol était solide, et, lors même qu’ils devraient se creuser une demeure à quelques centaines de pieds au-dessous, les Galliens pouvaient espérer d’y braver les plus rigoureuses chutes de la colonne thermométrique.

Les travaux furent donc immédiatement commencés. Pelles, pioches, pics, outils de diverses sortes, on le sait, ne manquaient pas au gourbi, et, sous la conduite du contre-maître Ben-Zouf, majos espagnols et matelots russes se mirent lestement à la besogne.

Mais une déconvenue attendait les travailleurs et l’ingénieur Servadac qui les dirigeait.

L’endroit choisi pour y creuser le silo était situé sur la droite du poste, dans un lieu où le sol formait une légère intumescence. Pendant le premier jour, le déblaiement des terres se fit sans difficultés ; mais, arrivés à une profondeur de huit pieds, les travailleurs